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Pat Mills est un homme peu prolixe, mais un éditeur inspiré et un scénariste fécond. IL a commencé sa carrière dans les années 1970. Il est surtout connu en France pour les traductions de certaines de ses séries anglaises (Sláine, Marshal Law) ainsi que pour son travail récent dans le cadre du marché français : Sha et Requiem, Chevalier Vampire avec le dessinateur Olivier Ledroit.

Les Français malchanceux qui ont vu un certain film avec, en vedette, Sylvester Stallone, connaissent le personnage du Judge Dredd : c'est à Mills que l'on doit sa création, avec John Wagner et Carlos Ezquerra. Dredd, dont les aventures ont débuté dans la revue britannique de science-fiction 2000 A.D. en 1977, et par la suite apparu dans la revue Judge Dredd Megazine (1990) qui lui était entièrement dédiée, est un personnage bien entendu autrement plus provocateur que dans la bouse infâme qui a squatté les salles françouèzes un certain été 1995. Dans une Amérique post-apocalyptique, futuriste et fasciste, l'ordre est maintenu par les Juges, gardien suprêmes de l'ordre, qui concentrent tous les pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire – leur leitmotiv est « I am the law ! » ( « la Loi c'est moi ! » ). À bord de leurs motos surpuissantes, ils sillonnent les mégalopoles et appliquent une justice expéditive pour faire régner la « Loi » et l'ordre. Le personnage de Dredd est donc une espèce de soldat fasciste, posant le problème de la dialectique entre le Droit et le Bien.

Il semble bien que la question morale du Bien et du Mal, et de leur fondement métaphysique et religieux, soit au coeur des scénarios de Mills. Dans l'une de ses rares interwiews, il déclare avoir souffert d'une éducation catholique extrèmement rigoureuse, pour ne pas dire franchement ignoble. Dieu, Satan et divintés païennes sont donc plus ou moins présent en filigrane de ses oeuvres, et génèrent une dialectique qui se révèle pleinement dans les séries Sha et Requiem, chevalier vampire (dessinées par Olivier Ledroit.) Ces deux séries sont éditées en France : Pat Mills n'a en effet jamais caché son admiration pour le mode de publication des bandes dessinées dites "Franco Belges". Pour ses travaux sur le marché anglais, il était le plus souvent astreint à des strips de 6 ou 7 pages hebdomadaires (où il doit absolument se passer quelque chose) et il n'a jamais caché d'avoir souvent souffert de contraintes et pressions éditoriales diverses. Il regardait donc avec envie le marché français, qui permet aux auteurs de développer leurs histoires en toute liberté, à leur propre rythme et dans un format assez luxueux.

-- Chadiran, le 8/3/2010

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